Plein de petits Lyonnais au Tchad, Al hamdu lillah aucun stéphanois

Plein de petits Lyonnais au Tchad, Al hamdu lillah aucun stéphanois

lundi 16 juin 2008

BONNE ARRIVÉE

Voilà la phrase que l'on m'a répétée des dizaines et des dizaines de fois depuis que j'ai posé mes pieds sur terre Tchadienne…..
Et m'on arrivée s'est plutôt bien passée.
J'ai été accueilli par le père Serge (jésuite), c'est l'économe du diocèse N'djamena, c'est lui qui sollicite auprès de la D.C.C. la venue d'un volontaire et c'est donc mon responsable sur place. Il a 69ans, c'est un homme très humble et sur ses frêles épaules repose toute la mission catholique du Tchad.
Il est arrivé ici il y a environ 40 ans, et il en connaît plus sur le Tchad et les Tchadiens que les Tchadiens eux-mêmes…. il a une culture générale impressionnante, et il a toujours une anecdote ou une bonne blague à raconter.
On m'a raconté que pendant les événements de début février (l'attaque rebelle) alors que personne n'osait pointer le nez dehors, il a prit sa 504 pour faire le tour de N'djamena pour ravitailler et prendre des nouvelles de toutes les communautés, il a du finir en moto car sa voiture lui a fait faux bonds en cours de route !
A mon arrivée j'ai été logé pour quelques jours dans sa communauté, ou vivent un autre prêtre camerounais Yves et deux étudiants : un camerounais, Mathew; un togolais :Marcel, un congolais Jules et un malade Tchadien : Pâturin.


N'DJAMENA est loin, très loin de l'image que l'on peut se faire d'une capitale, seulement quelques grands axes sont goudronnés, la majorité des routes sont en fait des pistes en terre et en sable plus ou moins accidentées, ce qui procure une atmosphère poussiéreuse.
La plus part des constructions sont de pleins pieds et en terre certaine à étage sont en béton, les couvertures en tôles aluminium.
Il n'existe aucune grande surface, aucune grande franchise de restaurant ou d'hôtel si ce n'est un NOVOTEL.On peut trouvé a peu prés tout dans des petits estancots en terre, sur des étalages au bord de la route, au marché ou encore sur des marchands ambulants.
Ici il n'y a pas vraiment de service de ramassage d'ordures ménagères et pas non plus de tout à l'égout…… (Source de maladies et de bactéries)
L'électricité est fournie par la STEE (société Tchadienne d'Eau et d'Électricité) elle est produite avec des groupes électrogènes, et bien que l'état soit producteur de pétrole c'est soi-disant l'électricité la plus chère du monde, les coupures sont quotidiennes et peuvent être très longue. Le courant sortant des prises varie (selon Serge) entre 130 et 290V ! On peut constater les variations en regardant une ampoule allumée.
Les coqs commencent à chanter avant 4H, suit de peu la première prière de nos frères musulmans (aux hauts parleurs pour que tout le monde en profite) ; la nuit est complètement tombée à 19H, les jours sont identiques toute l'année.
L'éclairage public est quasi inexistant, il est donc conseillé de ne pas trop sortir à pied la nuit tombée.

Ce qui m'a le plus effrayé à mon arrivée c'est la circulation à N'djamena. J'ai mis une bonne dizaine de jours avant d'oser prendre la voiture mise à ma disposition.
Aux heures de pointes c'est incroyable, quand on additionne : quelques camions avec beaucoup de voitures, énormément de motos, plein de vélos, des charrettes qui tirent des cargaisons en tout genre et les piétons(sans passage cloutés) ; c'est un joyeux bordel !
Le code de la route je ne l'ai pas encore bouquiné mais il me semble assez simple….. :
-Klaxonner, klaxonner et klaxonner.
-Attacher sa ceinture en voiture et porter un casque en moto est strictement interdit.
-Il est conseillé d'être au moins deux par moto.
-Quand on se croise sur une route ou une piste un peu étroite, c'est le dernier qui se rabat qui a gagné. (Je perds encore à tous les coups).
-Il faut se frôler (une touchette c'est très bien).
- On ne laisse surtout pas passer les piétons.
- On double, n'importe quand et n'importe où.
- Priorité à droite dans les ronds points.
- Pour les chargements il faut faire en sorte d'être au moins aussi haut que long.
-On coupe les virages.
C'est dur à croire, mais après un peu plus d'un moi chaque jour je suis impressionné.

Qué calor !!!
Il fait très chaud en ce moment, le thermomètre passe tout les jours la barre des 40°, il est même monter jusqu' à 48° en mai. Au moment ou le soleil est au plus haut dans le ciel, il est à la verticale, notre ombre n'existe plus. C'est la nuit que c'est le plus difficile, je rêve déjà de me coucher sous une couette fraîche dans une chambre bien froide….


Pour ce qui est de mon travail ici, il s'annonce passionnant mais j'ai beaucoup, beaucoup à apprendre. Depuis que je suis arrivé, je bouquine des livres sur la construction, et tout ce qui concerne la construction.
En ce moment, je suis plusieurs chantiers; il y a la transformation d'une ancienne imprimerie dans laquelle nous aménageons des bureaux, et diverses salles. Il y a des réparations dans un lycée que les évènements de février n'ont pas épargné et la construction d'une école en brousse (Ba-illi).
Et je travaille en parallèle sur d'autres projets qui sont au stade de l'étude et de la recherche de financements.

Je me suis rendu deux fois à Ba-illi pour 2 jours, suivre la construction de l'école, c'est une ville de brousse à 258 Km au sud-est de la capitale. (155Kms de goudron et 103 de piste en pas trop mauvaise état).Ça a été pour moi l'occasion de voir et de découvrir un peu la brousse, encore un autre mode de vie ; et en même temps de profiter de bonnes nuits de sommeil car le climat est un déjà un peu plus frais.
Le premier voyage s'est pas trop mal passé mis à part une crevaison à l'aller et un défaut de frein au retour résolu en débranchant les freins arrières, c'était plus sur…Le second s'est passé sans « tracasseries ».
J'ai eut l'occasion lors de ces 2 voyages en brousse de manger la boule (spécialité africaine) chez l'habitant, de traverser le Chari en pirogue, de faire du 4x4 au bord de ce même fleuve et de rencontrer quelques personnes atypiques.

Pour ce qui est des rencontres, j'en ai fait beaucoup en suivant les chantiers, les entrepreneurs avec qui nous travaillons sont tous très gentils et semblent être très honnête, ma relation avec eux est déjà très agréable, et au vu des moyens qu'ils ont, je crois qu'ils font du bon travail en général.

J'ai rencontré d'autres coopérants ; lors de mon séjour dans la communauté de Serge, Catherine qui revenait de vacances qui bosse pour J.R.S par la D.C.C. elle est dans les camps de réfugiés au Darfour, en gros son boulo est de sortir les enfants soldats des groupes armés et de rechercher leur famille.
J'ai fais la connaissance de deux volontaires DCC : Alice qui travaille à Laï, ville de brousse plus au sud ; Justine elle à N'djamena, elle est infirmière et donne des cours au étudiants. On se voit de temps en temps.
Puis des j'ai fait quelques rencontres au hasard, plus ou moins bonne on verra à la longue.


Je vous cite quelques prénoms qui sont sympa avis aux futurs parents en manque d'inspiration :
Djibril, Gargotto, Kéré, Zagalo, Mississipi, Aristide,Compagnon, Kadadoum, Muller, Romanus, Prudent, Narcisse, Tapal, Franklin, Aminou, Foullah, Samma, Kalé, Migari, Nouba.
Sinon une partie des tchadiens ont des noms bien français comme Jean, Robert, Marcel…..

Juste un mot sur la santé, c'est sur je ne suis pas constipé…

Voilà, un peu plus d'un mois que je suis là, j'ai pris mes premiers repères, fais quelques connaissances, eut des moments un peu dur, aussi des moments de pur bonheur ou je me suis senti très bien ici.



C'est tout pour le moment, la suite c'est dans quelques