Plein de petits Lyonnais au Tchad, Al hamdu lillah aucun stéphanois

Plein de petits Lyonnais au Tchad, Al hamdu lillah aucun stéphanois

samedi 4 octobre 2008

RAMADAN



La saison des pluies touche à sa fin, depuis début septembre, elles sont de plus en plus espacées, il peut pleuvoir encore un peu début octobre et ensuite il ne pleuvra plus jusqu’en juin l’année prochaine. Le niveau du Chari (fleuve qui traverse N’djaména d’est en ouest) est considérablement monté, il sera à son plus haut début novembre et risque comme chaque année d’inonder certains quartiers de la ville.

Durant le mois d’août j’ai passé du temps avec deux coopérantes espagnoles Brunilde et Diamantina qui suivaient des cours d’arabe tchadien intensifs et qui sont reparties au début du mois pour enseigner en brousse.



Brunilde et Diamantina alias « las Locas »
Association Espagnol Fé y Alegria



Depuis début septembre, le pays a accueilli des nouveaux coopérants, la team DCC de N’djamena s’est renforcée avec l’arrivée de deux nouveaux coopérants : Angélique et Max(imilien), tous deux sont enseignants dans la même école.(nous sommes désormais 4).
Le début du mois était aussi le temps du retour des vacanciers, tous m’ont ramenés de super cadeaux : saucisson, fromage ou chocolat!


Septembre était le mois du ramadan, mon premier en pays à majorité musulmane ; prières, prêches et chants duraient toujours plus longtemps, j’avais parfois l’impression d’entendre les haut parleurs résonner toute la nuit (il y a 2 mosquées tout près de là où je loge).
Le ramadan a un impact dans la vie quotidienne des tchadiens, le prix de certains aliments augmente et comme la plupart des commerces est tenue par des musulmans les boutiques sont ouvertes par intermittences.
Aid-el-Fitr ; fête de la fin du ramadan, jour férié ici, a eut lieu mardi 30, mais jusqu’au lundi soir 20h, la date précise n’était pas connue, il faut que le grand himan jure qu’il a vu la lune.
Difficile dans ces conditions pour les tchadiens amateurs de week-end prolongés dans leurs maisons secondaires sur la côte ou à la montagne de s’organiser et pour bison futé de prévoir le trafic….

Pour l’occase, nous avions prévu une journée glande, rien au programme en se levant le matin, agréable sensation… qui n’aura duré que le temps d’un petit déjeuner en lisant un vieux journal. Arthur m’a téléphoné pour me demander un petit service…transporter le corps de son neveu décédé la veille au soir….on avait visité le malade le dimanche.
Le rendez-vous est prit pour 14h30 à Koundoul un village à une dizaine de kilomètres de N’djaména.
Le matin j’ai fais faire un tour de la ville à Max pour lui montrer un peu comme elle s’étend, et aussi ressentir l’ambiance de fête, voir tous les musulmans vêtus de nouveaux vêtements, magnifique boubous(pour les hommes).
Après ça nous nous sommes arrêtés boire une sucrerie dans un hôtel de luxe, la conso est trois fois plus cher, mais le cadre et le calme sont apaisant.
L’après- midi à donc été essentiellement consacré à Arthur, quand nous sommes arrivés la foule était rassemblée autour du cercueil, les choristes chantaient, les proches et les pleureuses pleuraient, les autres priaient où regardaient.
Quelques hommes ont ensuite chargé le cercueil à l’arrière du pick-up, quelques choristes et des proches se sont aussi installés. Le chef du village et Max étaient avec moi dans la cabine. Le reste des personnes marchaient, un groupe de femmes encerclait la voiture en chantant. Je roulais au pas sur une piste avec des herbes aussi hautes que ma voiture.
Nous avons finis le trajet à pieds car les derniers mètres étaient infranchissables en voiture.
Après une cérémonie devant le cercueil et l’emplacement qui lui a été réservé, le cercueil est descendu, après une ultime prière, les hommes se sont relayés pour l’ensevelir.

Elle ne m’a pas encore touché directement, mais il ne se passe pas une semaine sans qu’une connaissance ne perde un parent ou un proche. (« Un cas de décès »)
Arthur avait déjà perdu deux jours plus tôt sa nièce qui a accouché d’un mort-né….
Journée assez déconcertante… nous l’avons fini devant Bayern-OL.




J’ai consacré pas mal de mon temps libre à Jash, pour aider à aménager ce qui sera, inch Allah, le premier studio d’enregistrement de la capitale.

Jimmy, Harry et Jash dans le futur studio.



EN BREF

Les flics ici sont vraiment pourris (pour une grande partie).
Quand tu te fais arrêter, tu as beau avoir tout tes papiers, une voiture nickel, bon d’accord il n’y en pas beaucoup, ils trouveront quelque chose qui ne va pas, et ce n’est pas la peine de faire une tentative de corruption, ils te l’imposent presque!
Les rares fois où je me suis fais arrêter, j’ai pu m’en rendre compte et une des seules chances de t’en sortir est d’avoir un bon moment devant toi pour négocier…et encore.
Après avoir vérifier les papiers et après avoir effectué un tour très sommaire de la voiture, il revient vers toi et te dit : il y a ça ou ça qui va pas. Un silence suivit d’un « bon comment on fait ? »ou d’un « bon tu me donnes pour manger et c’est bon… »ou « et pour le thé ? » ou encore « donnes moi dix milles »….c’est du moins ce qu’ils m’ont dit quand ils m’ont arrêtés.
Je m’en suis pas trop mal sorti pour le moment soit en négociant, soit en faisant celui qui ne comprenait pas. J’ai payé une seule fois 1000fcfa mais je crois qu’il était un peu énervé, j’ai simulé une conversation téléphonique : « oui bonjour Mr le procureur (ça fait peur ici normalement) je viens de me faire arrêté par un policier, et il me demande quelque chose pour manger……faut rien lui donner ?d’accord merci ».
Je voulais ensuite lui demandé et noter son nom mais j’ai lâché l’affaire car il n’avait pas l’air très content… « On n’a pas finit ensemble et tu téléphones ! », je crois que j’ai fini de l’énerver en lui proposant 200fcfa.
Un ancien volontaire a prit une amende après avoir fait deux fois le tour d’un rond point pour surutilisation du goudron et avec reçu !



Un beau jour les flics se sont mis à arrêter tout ceux qui roulaient sans casque….personne ne mettait de casque pratiquement !

Certains se sont fait enlever leur moto et n’ont pu la récupérer que les jours suivants en échange d’une rançon variant suivant la tête du client et suivant si ils souhaitaient ou non un reçu.
Depuis, c’est encore une minorité, mais des casques de toutes sortes ont poussés sur les motocyclistes tchadiens : quelques casques à peu près normaux, beaucoup de casques de chantiers, des casques type aviateur, même des casques de pompier!





Je vous présente Max et Angélique ; lui a opté pour un casque type aviateur ; elle plus tendance pour un saladier argent finition cuir.

Ils roulent en Panthère « N’djaména road » ça déchire




A part ça pas grand-chose….

Al-salâm alêk.