Plein de petits Lyonnais au Tchad, Al hamdu lillah aucun stéphanois

Plein de petits Lyonnais au Tchad, Al hamdu lillah aucun stéphanois

mercredi 3 juin 2009

MI-MISSION



Ca fait bien longtemps que je n'ai pas écrit, je m'en excuse. J'avoue que je trouve de moins en moins la motivation d'alimenter le blog pour raconter ce que je vis. Aujourd'hui ma vie est ici et tout est devenu plus ou moins normal après un peu plus d'un an. Non pas que j'ai tout compris sur ce pays, sur ses habitants, loin de là, mais je ne m'étonne moins et mes « références françaises » sont devenues plus lointaines au fur et à mesure que les tchadiennes sont devenues miennes.


Le plus riche dans cette expérience est sans aucun doute les rencontres, combien de personnes rencontrés, croisés je pense qu'en France il m'aurait fallu des années.

Des Amis ? Je suis déjà tellement gâté en France et ici c'est du sacré bonus ! Déjà les coopérants Dcc, qui sont partis, qui sont arrivés, qui sont revenus, des autres coopérants ou expatriés du coté européens, des prêtres et des sœurs du monde entier.
Du coté tchadien, des Mamans, des Papas, des Frères et des Sœurs : des amis de tous les âges (Après 40ans, on appelle souvent les hommes « papa » et les femmes « maman »)


Au niveau du travail, j'ai beaucoup appris et fini par prendre beaucoup de plaisir, plaisir à travailler avec les Tchadiens, plaisir car c'est un beau métier. Ces derniers mois ont été plutôt chargés, mais ca devrait bientôt se calmer grâce à la saison des pluies. On achève le second bâtiment de l'école des filles de Bailli (chantier de 4mois) et une bibliothèque pour un centre catholique universitaire à N'djaména (chantier de 9mois) entre autre petit chantiers.

Les tchadiens s'y sont fait, ont-ils d'autres choix, de très maigres mouvements ont eut lieu pour protester non pour « le pouvoir d'achat » mais contre « la cherté de la vie », car l'interdiction du charbon et du bois de chauffe ainsi que d'autres phénomènes font que les prix ont subit une belle augmentation.

A croire que les Tchadiens ont peur, dans le passé les manifestions ont souvent été réprimé très violemment par l'armée….où peut-être qu'ils sont habitués à toujours encaisser sans rien dire.

Je suis de très loin l'actualité française, je sais que la crise entraine des grèves, et je note là une comparaison entre mes deux pays, une population qui a l'habitude d'avoir surement trop et qui ne veut rien perdre ; et une qui n'a pas grand-chose mais qui souffre en silence en gardant l'espoir que tout ira bien bientôt.
(Je ne connais pas l'actualité et ne juge pas les grévistes qui ont surement de bonnes raisons de manifester, je fais un constat)

Cela reste un point de vue très personnel mais je pense que la crise n'est qu'a son début et l'Afrique sera surement plus a même à faire face car elle a l'habitude de se contenter de très peu, de notre coté…on risque vraiment de souffrir !

Mais je ne vaux pas plomber l'ambiance, surtout que j'ai la foi et que j'ai vraiment la pêche!


Je crois que les informations françaises ont évoqué le mouvement de rebelle qui a eut lieu au début du mois de mai, même si les tchadiens n'ont pas grand-chose, ils ne veulent plus de guerre, ils sont fatigués par ces mouvements rebelles qui se répètent sans arrêt, de vivre sans cesse dans la rumeur qu'une nouvelle guerre se prépare.
En partageant avec les amis tchadiens, j'ai relevé cette phrase d'un militaire tchadien gradé qui résume assez ce que tous pensent : « lui, ca fait dix-neuf qu'il bouffe, il est rassasié, il commence a laisser tomber des miettes, si c'est un nouveau, il va bouffer pendant dix-neuf ans avec la main sous la bouche »…
Et je ne peux pas dire que des miettes ne tombent pas en ce moment, même si elles ne tombent pas directement dans la bouche des tchadiens. En ce moment dans N'djaména c'est « les grand travaux » on goudronne beaucoup de routes, un hôpital « mère enfant » est en construction et la première pierre d'un énorme complexe universitaire dans la périphérie de la ville devrait bientôt être posée et encore d'autre travaux, lycées….Le problème risque d'être de trouver des médecins et des professeurs compétents car de ce coté il a vraiment falloir faire de très gros efforts !!! Surtout quand l'immigration choisit….comment gardé les plus compétents?
A oui j'allais oublier, même les camions poubelles passent depuis quelques semaines, je les ai vu pour la première fois dans mon quartier, alors que les combats débutaient dans l'est du pays.



Vous pouvez consulter http://tintinreporter.hautetfort.com/ voir l'article « les tchadiens veulent la pais et la justice », c'est le blog d'un journaliste qu'on a rencontré lors de son voyage, l'article n'est plus vraiment d'actualité (ce qui devait arriver arriva) mais il résume bien la situation.


ZAKOUMA
Pour Pâques, avec nos amies de Mongo, nous nous sommes offert la visitede la réserve naturelle de Zakouma, souvenirs inoubliables. La site est comme ca depuis toujours, préservé grâce à la fragile situation politique du pays (régulièrement la planque des rebelles), et aucun effort en matière de tourisme…pas de route goudronnée à moins de 500kms, l'accès est laborieux (seul une borne à un trentaine de kilomètre qui indique qu'il faut tourner à droite) ensuite c'est l'aventure dans la brousse, même pas un chemin tracé !



Mais c'était le prix à payé pour ce spectacle incroyable !! Des éléphants, des buffles, des girafes à foison, des bubales et des antilopes en veux-tu en voilà ! des singes, des milliers et des milliers d'oiseaux et des lions, des crocodiles….


Quand on se balade dans le parc, on a l'impression qu'ils sont là depuis toujours. En plus nous avons eut la chance d'avoir pour guide le responsable du site, un amoureux de la nature et de son travail, de plus l'accueil a été vraiment chaleureux.







C'est vraiment lui le Roi !



Moment magique !

Après l'effort…vous avez reconnu Said(Asseid), Zoubikette, Mc, Maman Annie, Diamantina, après c'est Mahamat, Morgane (nouvelle DCC de Mongo), Sylvestre et Assani notre Excellent guide.





Hommage au Père Bouzy, un saint prêtre qui aurait fêté ses 50ans offert au Tchad deux mois après son départ définitif pour la France, la maladie a eut raison de sa volonté de rester ici, je n'ai malheureusement pas d'autres photos de lui que celle que j'ai fais la veille de son retour, on le voit pas sur la photo, mais malgré la maladie et sa faiblesse, on sent en lui une joie incroyable.



Hommage aussi à la Sœur Akané, japonaise d'une trentaine d'année, une femme pleine de vie qui s'occupait des étudiants. Elle a perdu la vie dans un accident de la route tout comme la Sœur Paola, une italienne écrasé dans sa voiture par un « gros porteur » qui roulait sans frein, et bien sur sans assurance !15 jours avant Akané.



AGODU AFÊ ! (rester en paix)

























2 commentaires:

saorev-sariane a dit…

bonjour fred, pour la première fois, c'est avec sérénité que je lis ton journal, un an s'est écoulé, et on sent vraiment que tu es intégré pleinement à ton environnement tchadien, j'admire bien sincèrement ton courage et ton action ; pensée amicale, evelyne (de lantignié)

fab a dit…

salut fred, ça fait du bien de lire de tes nouvelles, ça nous ramène à une réalité assez accablante : bcp de gens se plaignent, ralent, s'énervent pour des choses là où d'autres (en afrique par exemple) s'ils en avaient rien que le dixième seraient les plus heureux au monde...bref soyons contents de ce qu'on a et essayons d'avoir la mentalité la plus positive possible où que nous soyons, quoique nous ayons..a serait djà bien
nelly se joint à moi pour t'envoyer un grand "Salu" et meme si tu te sens de plus en plus tchadien ds les coutumes, on a qd meme hâte de te revoir
biz, fabio